NETTALI.COM - Âgée de 27 ans, Fatou Diop Diaw Guèye risque de passer les 20 prochaines de sa vie derrière les barreaux, si la Chambre criminelle de Dakar suit le parquet. Ce dernier a requis une peine de 20 ans contre cette jeune couturière originaire de Bargny et accusée d’avoir assassiné sa cousine, Fatou Boye, en octobre 2021.

Le 12 mars 2021, Fatou Diop Diaw Guèye a poignardé sa cousine Fatou Boye. Le motif, ĺ’auteur de l’assassinat qui comparaissait à la barre de la chambre criminelle, a parlé d’ une simple dispute qui a viré au drame. « C’est ma cousine. On s’est disputé, elle m’a insultée, j’ai perdu le contrôle », a déclaré l'accusée.

Mais c'était sans compter avec le veuf de la victime qui l’a enfoncée en soutenant que la tension était montée d’un cran la veille.

Selon l’accusation, Fatou Diop a menacé sa cousine après une altercation liée à un différend entre elle et la mère de la victime. Le lendemain, elle serait allée acheter un couteau à la boutique du coin, avant de le dissimuler sous ses vêtements. Lorsqu’elle a croisé Fatou Boye dans le couloir du domicile familial, elle lui aurait planté la lame dans le ventre, alors qu'elle préparait le déjeuner.

« Ce n’était pas prévu. Si je pouvais remonter le temps, je ne serais même pas allée là-bas. Je demande pardon à sa famille, à ses enfants, à la justice », s'est défendue l'accusée devant les juges.

Pour l’avocat de la partie civile, il ne s’agit pas d’un simple débordement. « Elle a essayé trois fois. Elle a insisté. C’est une attitude haineuse. Cette femme a privé quatre enfants de leur mère, dont une petite fille de moins de deux ans. Le préjudice moral est énorme », a-t-il plaidé, réclamant 50 millions de francs CFA de dommages et intérêts.

Le parquet est du même avis et a parlé d’un crime mûrement réfléchi. « Elle a volontairement donné la mort, elle a eu le temps de réfléchir, elle a persisté malgré les premières tentatives ratées», a souligné le parquetier avant de requérir 20 ans de réclusion criminelle contre l’accusée.

Me Daff pour sa part, a considèré que sa cliente n’a jamais voulu tuer et n’a pas visé une partie vitale. « Elle pensait se défendre. Aidez cette jeune fille à se relever. Elle aura 45 ans à sa sortie si vous la condamnez à 20 ans. Elle mérite une seconde chance », a-t-il plaidé.

L’affaire est mise en délibéré. Le verdict sera rendu le 6 mai prochain.