NETTALI.COM- Le président de l’Union des magistrats sénégalais (Ums) s’est prononcé sur les questions de l'actualité relative au secteur de la justice. Ousmane Chimère Diouf estime que la justice est toujours indépendante et n'obéit à aucun homme politique.

Le président de l’Union des magistrats  Sénégalais ( Ums) est d'avis que les magistrats ne définissent pas la politique pénale mais soutient toutefois que son application est de leur ressort. Cette phrase sonne telle une réponse aux propos tenus par le Premier ministre à l'Assemblée nationale lundi dernier.

« Nous sommes conscients que la politique pénale est définie par le gouvernement et non par les magistrats. Mais il faut préciser que c'est à nous, les magistrats, d'appliquer ces lois. Et quand nous le faisons, aucun autre pouvoir n'a le droit ni la responsabilité d'intervenir. Ce sont des rôles bien définis et bien dispatchés par la Constitution. Moi, le judiciaire, je sais où et quand commencer mon rôle », dit-il. A l’en croire, il faut du temps pour certaines poursuites.

« Interrogez l'ensemble des magistrats, ils vous diront la même chose. La justice ne rime pas avec la pression. La justice doit être imperméable à toute forme de pression, d'où qu'elle vienne et quel que soit son origine », a-t-il déclaré.

Le président de l'Ums rejette aussi la supposée instrumentalisation de la justice que dénoncent certains membres de l'opposition. « Dans la justice, il faut nous faire des sanctions. Vous avez entendu le ministre de la Justice, à l'Assemblée nationale, préciser qu'il n'a pas certaines prérogatives sur les magistrats du siège, contrairement au parquet. Le parquet a la possibilité de cibler et poursuivre certaines personnes. Maintenant, il appartiendra aux personnes ciblées de prouver leur innocence. Il est vrai que certaines déclarations de politiciens laissent croire que nous agissons sous leurs ordres, mais je vous assure que non », argue le magistrat.