NETTALI.COM - Ousmane Sonko réagit au rejet par le Conseil constitutionnel de la loi Amadou Ba portant interprétation de la loi d'amnistie. Le président de Pastef soutient que la décision des "7 Sages" conforte la démarche et les objectifs poursuivis par les députés de son parti. 

C'est un texte signé au nom de son parti qu'Ousmane Sonko vient de publier sur sa page Facebook pour faire sa lecture de la décision rendue ce mercredi par le Conseil constitutionnel qui a rejeté la loi Amadou Ba portant interprétation de la loi d'amnistie votée en 2024 par le régime de Macky Sall.

"Je me serais bien gardé de me prononcer sur la décision rendue par le Conseil Constitutionnel sur la Loi dite «interprétative», si les résidus d’opposition sénégalaise ne s’étaient pas précipités, dans une tentative désespérée de récupération politicienne, de conclure à un revers juridique du groupe parlementaire Pastef-Les Patriotes", souligne Ousmane Sonko. Qui s'empresse d'indiquer : "Il en est tout autrement, car cette décision conforte la démarche et les objectifs poursuivis par la proposition de loi interprétative." Selon le président de Pastef,  la loi d'interprétation avait pour objectif d'"exclure du champ de la loi initiale les faits qualifiables d’actes d’assassinat, de meurtre, de crime de torture, les actes de barbarie, les traitements inhumains, cruels ou dégradants", mais aussi "y maintenir les autres motifs de poursuites de faits se rapportant à des manifestations politiques". "Le Conseil constitutionnel a simplement considéré que le postulat qui fonde la démarche du groupe parlementaire Pastef, selon lequel l’article premier de la loi initiale incluait les faits qualifiables d’actes d’assassinat, de meurtre, de crime de torture, les actes de barbarie, les traitements inhumains, cruels ou dégradants, était superflu car, dans sa version originale, la loi excluait déjà d’office cette catégorie d’infractions, conformément aux engagement internationaux à valeurs constitutionnelles de notre pays (considérant 31)", analyse-t-il.

De l'avis d'Ousmane Sonko, le Conseil Constitutionnel a estimé, par ailleurs, dans son considérant 32, "n’avoir relevé aucun autre motif d’inconstitutionnalité de la loi attaquée, fermant ainsi définitivement toute possibilité de recours contre l’amnistie de tous autres faits se rapportant à des manifestations politiques". "Ainsi, le Conseil a fait une interprétation au-delà de ce qui était recherché par le groupe parlementaire Pastef-Les Patriotes", indique-t-il. Avant d'ajouter : "Cette position du Conseil est complétée par l’ordonnance de non-lieu, rendue par le doyen des juges d’instruction le 27 janvier 2025." Une ordonnance de non-lieu qui concernait l'actuel président de la République et le Premier ministre, lui-même.

Tout ceci, selon Ousmane Sonko, pour dire que "cette décision du Conseil Constitutionnel constitue un véritable revers contre une certaine opposition, haineuse au point de vouloir assimiler l’exercice d’une liberté politique et civique de manifester à des crimes de sang et de torture". "Tout ça, écrit-il, pour assouvir le dessein cynique de vouloir renvoyer des milliers de patriotes dans des geôles où ils ont tant soufferts déjà." "Qu’avons-nous fait au bon Dieu pour mériter une opposition si indigente ?", s'interroge-t-il. Avant de conclure : "Demain au réveil, au lieu de voir la lune que je leur montre, ils vont disserter sur mon doigt qui le leur désigne."