NETTALI.COM - Lors du Conseil des ministres du mercredi 23 avril, le Premier ministre a axé sa communication sur la prise en charge des enfants de la rue et sur le phénomène de la mendicité publique et du vagabondage en général. Outre l'organisation des Assises de la petite enfance qu'il veut soumettre au Chef de l'Etat, Ousmane Sonko a demandé aux ministres concernés de proposer , au plus tard fin octobre 2025, une stratégie de riposte.

La question de la prise en charge des enfants de la rue préoccupe le Gouvernement. Le Premier ministre l’a rappelé aux ministres en relevant qu’il s’agit d’un phénomène de violation grave des droits de l’enfant garantis par la Constitution du Sénégal et les divers textes internationaux. Il s’est désolé que « les différentes initiatives prises par le Sénégal, notamment la « Stratégie de protection de l’enfant », le Projet « Zéro enfant en situation de rue » et le « Programme de Modernisation des Daara » n’aient pas produit les impacts attendus ».

C’est pourquoi, Ousmane Sonko estime « qu’un nouveau paradigme s’impose donc dans le contexte de la Vision Sénégal 2050 qui place l’avenir de l’enfant au cœur de la promotion d’un capital humain de qualité et de la promotion de l’équité sociale ».

Selon son argumentaire aux ministres, « il s’agira de parvenir, une fois pour toutes, au retrait des enfants en situation de rue et à leur réinsertion socio-économique ».

Dans cette perspective, informe le communiqué, « le Premier ministre a soumis au président de la République, la proposition faite par le Ministre de la Famille et des Solidarités, relative à l’organisation des Assises de la petite enfance destinées notamment à proposer des solutions concrètes, durables et adaptées au contexte sénégalais, en synergie avec l’ensemble des parties impliquées, sur la base de l’identification précise des obstacles qui entravent l’éradication du phénomène des enfants en situation de rue ».

« Sur la base des directives arrêtées par le Chef de l’Etat, il a invité le Ministre de la Famille et des Solidarités à prendre les dispositions appropriées pour la bonne organisation de ces Assises, en relation avec les Ministres chargés de la Justice, de la Santé et de l’Action sociale,  de l’Education nationale ainsi que de l’Intérieur et de la Sécurité publique », ajoute le document.

Abordant le phénomène relatif à la lutte contre la mendicité publique et le vagabondage, le Premier Ministre a, selon le communiqué, « déploré son accentuation malgré un arsenal légal dissuasif et la mise en place d’organes dédiés ». « Il a rappelé les dispositions légales pertinentes relatives à l’incrimination de la mendicité, du vagabondage et de l’exploitation de la mendicité d’autrui ainsi qu’à la protection des victimes d’exploitation de la mendicité et à la protection de l’enfant en danger », rapporte le communiqué. Qui indique que sur cette base, le Chef du gouvernement a engagé les ministres chargés de la Justice, de la Famille, de l’Intérieur et de la Sécurité publique, des Forces armées ainsi que des Affaires étrangères de lui soumettre, au plus tard fin octobre 2025, « une stratégie de riposte à présenter à l’approbation de Monsieur le Président de la République ».

Selon le document, cette stratégie devra couvrir, entre autres, les axes telle la mendicité des mineurs. Ce qui passe « par des mesures d’opérationnalisation de la Brigade spéciale de protection des mineurs, devant permettre l’identification des parents de tout mineur trouvé dans la rue et éventuellement des personnes chargées de sa garde afin que des poursuites puissent être engagées à leur encontre »

L’autre axe concerne la mendicité des étrangers. Il s’agira d’avoir des mécanismes de concertation avec les pays d’origine pour le retour organisé de leurs ressortissants et par l’application des mesures d’éloignement dès la prise des décisions de condamnation à leur égard.