NETTALI.COM - Invité de l’émission Le Jury du Dimanche sur iRadio, Ibrahima Hamidou Dème, président du parti Ensemble pour le Travail, l’Intégrité et la Citoyenneté (ETIC) et ancien magistrat, a livré son analyse du processus de reddition des comptes au Sénégal. Il a exprimé une « confiance vigilante » envers la justice, tout en dénonçant les risques de politisation de certains instruments judiciaires.
« Il faut garder confiance en la justice, car il n’y a pas d’alternative. Mais cette confiance doit rester vigilante », a-t-il souligné. Il a rappelé que des institutions comme la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI), bien que cruciales pour lutter contre les infractions économiques et financières, ont par le passé été détournées de leur vocation initiale par des considérations politiques.
Pour restaurer durablement la confiance des citoyens, Dème estime que la reddition des comptes devrait cibler en priorité des responsables ayant exercé de hautes fonctions publiques, comme des ministres ou des directeurs généraux, plutôt que des adversaires politiques. Il a critiqué l’arrestation de Farba Ngom, une personnalité politique visée publiquement par le Premier ministre durant la campagne électorale. « Si, après de telles menaces, il est la première personne arrêtée, cela ressemble à une instrumentalisation », a-t-il alerté.
Ibrahima Hamidou Dème a insisté sur l’exigence d’exemplarité des responsables politiques. Selon lui, la gravité des fonctions de Premier ministre ou de Président de la République impose une rigueur particulière, y compris dans la parole publique. « L’homme politique doit tenir des propos responsables et véridiques en toutes circonstances », a-t-il martelé.